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Les amis du parc naturel du golfe du morbihan
3 mars 2009

Article parue dans le Télégramme : 3 mars 2009

Suscinio. 100ha de marais à reconquérir

Que vont devenir les marais de Suscinio à Sarzeau? Le Département a lancé une opération de restauration de ce vaste complexe biologique, hérité d'anciens marais salants. Priorité: lutter contre un envahisseur nommé jussie.

C'est une lagune côtière de 100 hectares reconnue de «grande importance» au niveau européenne et classée Natura 2000. Au temps où le Morbihan était gros producteur de sel, les moines de Saint-Gildas y avaient construit un ensemble ingénieux pour récolter la précieuse manne. Mais quand ces marais salants se sont retrouvés à l'abandon, ils ont commencé à se déliter petit à petit, puis à secréter leur propre gangue. Si bien qu'aujourd'hui à Suscinio, et évidemment toutes proportions gardées, c'est un peu le Katanga.

Le conseil général propriétaire

Revenir en arrière et redonner vie à ces marais salants, comme ce qui a été fait pour Lasné à Saint-Armel? La tâche ici se révélerait gigantesque: digues, bassins, fossés de ceinture ont disparu et une végétation d'eau douce, notamment de saules, a effacé au fil du temps l'ancienne architecture des salines. Avant que la dernière plaie ne s'abatte - la jussie - et ne laisse envisager qu'une mort définitive des marais de Suscinio, par comblement. Restaurer? C'est ce qu'a commencé à entreprendre le conseil général, propriétaire d'une grande partie de la surface au titre de la taxe sur les espaces sensibles (ENS). «Nous allons améliorer ces marais en fonction de ce qu'ils sont devenus est non de ce qu'ils ont été», indique Sophie Bodin, chargée du projet au conseil général. La problématique première réside dans la lutte contre la jussie et la réouverture du milieu. «Si on laisse faire, dans trois ou quatre siècles nous aurons un bois», souligne Jean Inizan, directeur général des services techniques au conseil général.

Un naturaliste pour le suivi

Le département a choisi ainsi «d'avancer de manière expérimentale». Une opération d'«étrépage» vient d'être réalisée sur un bassin de trois hectares. Elle consiste à combattre la jussie d'une manière subtile (lire ci-dessous). Un consultant naturaliste va maintenant étudier l'évolution de la végétation dans cette première poche sur la base d'un état initial réalisé en 2007. A partir de cette poche, pourront être tirés des enseignements sur la stratégie à poursuivre. L'objectif du conseil général étant non seulement de reconquérir les marais de Suscinio mais par la suite de les rendre accessibles au public sous forme d'un itinéraire de découverte en lien avec le prestigieux château des ducs de Bretagne.

  • Gabriel Simon

La jussie: lutte écologique contre l'envahisseuse

Il y avait la guerre des insectes, voici la guerre des plantes. Pour lutter contre l'invasion des marais de Suscinio par la jussie, le conseil général vient de lancer une arme secrète.

«Originaire d'Amérique, elle est apparue depuis plusieurs années dans différentes régions françaises avant de progresser le long de la façade atlantique. Elle affectionne particulièrement les étendues d'eau douce et possède un fort potentiel de développement». C'est la carte de visite de la jussie et qui a trouvé dans le Morbihan un exil doré. Cette plante à jolies fleurs jaunes est en fait l'Attila des milieux humides. Dans l'Oust et la Vilaine, c'est un véritable combat qu'il faut mener, à coûts de campagne d'arrachage et de millions d'??? pour juguler l'invasion. «Et sur l'étang de Suscinio, en trois ans, elle allait en couvrir la totalitési nous n'étions pas intervenus», indiquent, au conseil général, Jean Inizan et Sophie Bodin.

Pelleteuse à l'oeuvre

La technique utilisée dans cette lagune jouxtant le château, a été celle de l'arrachage mécanique, mais sur les anciens marais, devenus aujourd'hui plutôt des marécages, ce type d'opération «coup-de-poing» est impossible. Le conseil général a opté pour un autre type d'intervention. Une pelleteuse munie de très longues chenilles adaptées aux surfaces spongieuses et d'une longue flèche pour travailler sur une aire importante a été mise en oeuvre ces dernières semaines.

Faire revenir l'eau

On a procédé ainsi à l'«étrépage» d'une surface de trois hectares. «Il fallait un engin amphibie et efficace. On n'aurait pas pu y aller manuellement», souligne Sophie Bodin. Sur la zone retenue (3 hectares), la couche de surface a été enlevée sur une épaisseur de 20 à 30centimètres de manière à favoriser le retour en eau libre. L'argile a été ensuite remise en surface. Les naturalistes espèrent maintenant que des espèces pionnières du marais s'installent sur ce substrat avant la jussie, privant ainsi celle-ci d'espace. Une forme de lutte écologique qui rappelle celle menée à partir d'insectes dans certains champs et serres.

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